Programmée sur vingt-six
festivals cette année, la tempête Shaka Ponk n’arrête plus de tout ravager sur
son passage. Elle est venue s’abattre ce 3 juin au fond du Jardin du Michel.
Paradoxalement, ce n’est pas
un souffle de vent que l’on a ressenti. C’était plutôt une atmosphère moite.
Transpirante. Étouffante. En ce dimanche, les déjantés Shaka Ponk ont très logiquement
le privilège de clôturer le festival. La foule se presse longtemps à l’avance
au pied de la grande scène, tandis que le groupe de hip-hop Assassin fait son
show sur la petite scène. Ils finissent leur prestation en retard. Ce qui fait
râler les ‘’monkey-fans’’. Tout le monde s’impatiente. Si le groupe s’est rendu
célèbre grâce à ses prestations, ce n’est pas pour rien.
La formation débarque sous les
cris de joie. Elle commence par l’habituel ‘’Shiza Radio’’. A partir de ce
moment, et durant le reste du live, les seules choses qui compteront, seront de
s’époumoner le plus fort possible et de survivre dans la foule hystérique.
Foule complètement possédée par ce rock délirant teinté de punk et d’électro.
Quelques ombres au tableau tout de même. Le groupe enchaîne les chansons trop rapidement. Il parle très peu. Peut-être est-ce dû à leur prestation chronométrée à la minute près ? Eh oui. On est dans un festival. On ne fait pas ce que l’on veut. Frah, le chanteur, prendra tout de même le temps de s’offrir un plongeon spectaculaire dans le public. Comme à chaque fois. On a parfois du mal à entendre les voix. Heureusement que les fans sont là pour hurler les paroles.
Une heure et un ‘’French Touch Puta Madre’’ plus tard, il est temps pour ces génies de la scène de se retirer. Une heure déjà ? Personne n’est rassasié ! Ce groupe a un don pour nous faire perdre la notion du temps. On aurait aimé un rappel. Au moins le temps d’un ‘’Palabra Mi Amor’’. De très loin un des meilleurs titres du groupe. Bertrand Cantat n’est pas là pour chanter en duo avec eux. L’ex Noir-Désir ne pouvant les suivre sur chaque concert, nos Shaka Ponk interprètent quand même ce titre sans lui. Malheureusement, ce ne sera pas le cas ce soir.
Ce show n’est pas un de ceux que l’on
retiendra de Shaka Ponk. Mais comme toujours, le groupe repart en laissant un
public vidé. Euphorique. La tête dans les étoiles. Très certainement, pour un
adepte de concerts, c’est rater sa vie que de ne jamais vivre un concert de ces
Français dont on peut être fier.
Magali SANTULLI